mardi 2 avril 2019

Un rêve

J'ai du mal à parler de moi alors voici un rêve. La nuit dernière j'ai rêvé que je me trouvais sur une colline arrondie au milieu d'un paysage de steppes, avec des plaques de neige. J'en ai gardé un souvenir si net que je me rappelais au réveil les couleurs du paysage (dans des teintes rosées et effacées) et de la forme d'une branche d'arbre à moitié immergée dans l'eau d'un lac en contrebas.

Dans mon rêve je savais que j'étais chez les Inuits mais au réveil je me suis rendue compte que le lieu ressemblait plutôt à certaines photos du Népal.
En tournant le dos au lac il y avait tout un paysage de cours d'eaux, de vallonnements et d'autres lacs qui se fondaient dans le lointain. En regardant à droite, deux blocs d'immeubles, l'un peint en vert pâle, l'autre en rose pastel, mais écaillés et sales. Je savais que c'étaient les lieux de vie des Inuits qui vivaient là (j'ai lu deux fois Nunavik des éditions Pow Pow et les conditions de vie actuelle des peuples du Grand Nord m'ont fait forte impression). Entre le paysage vallonné et les baraquements, il y avait un bâtiment gris avec une volée de marches et des inscriptions en langue inuite sur son fronton, et je savais que c'était une école.

(Extrait de "Nunavik" de Michel Hellman :
l'aéroport de Kuujjuak)

C'est un rêve qui parle de maternité parce que j'étais venue avec une petite fille inuite que j'avais adoptée, et je savais que son peuple voulait la récupérer. Je la cachais sous mon grand manteau rouge et comme j'étais grande et imposante je pensais qu'on ne la verrait pas. Je voulais en profiter pour rester encore un peu dans ce paysage beau et triste car j'attendais quelque chose, mais je ne savais pas quoi.
C'est un rêve qui parle de voir des horizons lointains, beaux ou non, mais lointains.

J'ai révisé ce rêve en le repassant dans ma tête, comme un film ou une leçon, dès mon réveil, car je sais que sinon il disparaît en fumée au bout d'un maigre quart d'heure. Je l'écris parce que la nuit suivante efface la plus grande partie des rêves précédents (les impressions, le ressenti, les sentiments).

(J'ai appris en le mettant en mots qu'on ne dit plus, d'après le gouvernement canadien, "un Inuk" et "des Inuit" mais que le genre et le nombre de ces mots ont été alignés sur les mots francophones classiques : un(e) Inuit(e), des Inuit(e)s. C'est bien triste mais la bonne élève en moi s'y est conformée.)

La chanson du jour : Engineers, "Forgiveness". Que rêver d'autre, souvent, qu'un oubli miséricordieux ?

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